Dans un monde en constante évolution, l’éducation ne s’arrête plus une fois le diplôme en main. Au contraire, elle persiste, adaptant les professionnels aux réalités changeantes de leurs métiers. La formation continue, loin d’être un simple ajout à un CV, est devenue un impératif pour quiconque souhaite s’épanouir et progresser dans sa carrière. Elle est l’outil par excellence pour combler les lacunes, développer de nouvelles compétences et rester à la pointe de son domaine.

À une époque où le marché du travail est en mutation constante, impacté par des avancées technologiques, des changements sociaux et économiques, et une mondialisation toujours plus prégnante, l’apprentissage perpétuel devient une nécessité, voire une survie. Les métiers d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui, et ceux d’aujourd’hui ne seront pas ceux de demain. Dans cette mêlée de changements, se former continuellement est le seul moyen d’assurer sa pertinence et sa compétitivité.

Cependant, face à cette nécessité criante, une résistance étonnante se manifeste. Nombreux sont ceux qui, malgré la conscience des bénéfices de la formation continue, la remettent à plus tard. Certains évoquent des contraintes de temps, d’autres des coûts associés, et d’autres encore attendent “le bon moment”. Mais cette attente, souvent teintée d’hésitations et de procrastinations, est en réalité une illusion qui peut s’avérer coûteuse.

La formation n’est pas un luxe, mais un investissement dans l’avenir. Et chaque moment passé à attendre est une occasion manquée de croître, d’évoluer et de s’adapter aux exigences actuelles du marché. Voici pourquoi remettre à plus tard votre formation est une erreur et comment cette illusion de “bon moment” peut freiner, voire compromettre, votre potentiel.

1. Le monde n’attend pas

L’idée que le monde professionnel puisse être mis en pause est une conception archaïque. Nous vivons dans une ère où le rythme de l’innovation et du changement est plus rapide que jamais. La technologie, par exemple, double sa capacité tous les deux ans selon la loi de Moore. Ce qui était autrefois une avancée majeure devient obsolète en quelques mois. Les industries se transforment, les métiers évoluent et de nouvelles compétences deviennent essentielles presque du jour au lendemain.

Prenons le cas de l’industrie de la téléphonie mobile. Il y a à peine deux décennies, Nokia était le géant incontesté. Cependant, avec l’avènement des smartphones, la dynamique a radicalement changé. Ceux qui se sont adaptés rapidement, comme Apple ou Samsung, sont devenus les nouveaux leaders. Ceux qui ont attendu le “bon moment” pour s’adapter ont été laissés pour compte.

De même, dans le domaine professionnel, attendre signifie prendre du retard. Chaque jour, de nouveaux outils, techniques et méthodologies voient le jour. Les compétences qui étaient autrefois considérées comme avancées deviennent banales. Si vous attendez le “bon moment” pour vous former, vous risquez de découvrir que le monde a déjà fait plusieurs tours sans vous.

De plus, la concurrence est féroce. Avec l’accès globalisé à l’éducation et à la formation, votre collègue de bureau n’est plus votre seul concurrent. C’est le professionnel de l’autre côté du monde, armé des dernières compétences et connaissances, qui pose maintenant une menace. Dans un tel environnement, attendre peut signifier non seulement stagner mais aussi reculer.

Et ce n’est pas seulement le monde professionnel qui évolue rapidement. Les enjeux sociaux, environnementaux et économiques changent aussi à un rythme effréné. Pensez à la rapidité avec laquelle les questions de durabilité, d’éthique et de responsabilité sociale d’entreprise sont devenues centrales dans les discussions d’affaires. Se tenir à jour et se former sur ces sujets n’est plus une option mais une nécessité.

En somme, l’attente est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre. Le monde n’attend pas, et chaque moment d’hésitation est une opportunité manquée de se préparer, de s’adapter et de diriger le changement plutôt que de le subir.

2. Il n’y a jamais de moment parfait

L’une des idées reçues les plus tenaces en matière de développement personnel et professionnel est celle du “moment parfait”. Combien de fois avons-nous entendu, ou même dit : “Je le ferai quand j’aurai le temps”, “Quand les choses se calmeront au bureau”, ou encore “Quand les enfants seront plus grands”? Ce désir de conditions idéales est humain, mais il faut reconnaître qu’il est basé sur une illusion.

  • La vie est imprévisible. Si l’année 2020 nous a appris quelque chose, c’est bien que la vie est pleine de surprises, pas toujours agréables. La pandémie de COVID-19 a bouleversé des plans, changé des carrières et réorienté des vies entières. Attendre des circonstances parfaites revient souvent à attendre indéfiniment. Car même si un obstacle disparaît, un autre peut rapidement prendre sa place.
  • La perfection est subjective. Ce qui semble être le moment idéal pour une personne peut ne pas l’être pour une autre. Par exemple, certains peuvent estimer que la vingtaine est le meilleur moment pour poursuivre une formation intensive, car ils n’ont pas encore de responsabilités familiales majeures. D’autres pourraient argumenter que la quarantaine est idéale, car ils ont accumulé suffisamment d’économies pour investir dans leur éducation. Cette subjectivité prouve qu’il n’existe pas de critère universel pour définir le “moment parfait”.
  • L’apprentissage est un processus continu. Plutôt que de chercher le grand bond en avant, il est plus judicieux d’adopter une approche d’apprentissage continu. Chaque jour, chaque semaine ou chaque mois peut être l’occasion d’acquérir une nouvelle compétence ou connaissance. Attendre le moment parfait pour entreprendre une formation majeure, c’est négliger toutes les petites opportunités d’apprentissage qui se présentent à nous régulièrement.
  • Le “timing” parfait peut créer une pression inutile. Imaginons que vous attendiez des années le moment “idéal” pour commencer une formation. Lorsque vous estimez enfin que ce moment est arrivé, la pression de réussir peut être écrasante. Vous avez investi tant d’espoirs et d’attentes dans cette période que l’échec semble inenvisageable. Cette pression peut, ironiquement, entraver votre capacité à apprendre.
  • Les opportunités peuvent vous échapper. Pendant que vous attendez le moment idéal, des opportunités pourraient vous échapper. Que ce soit une promotion, un nouveau poste ou un projet passionnant, la réalité est que les compétences et connaissances sont souvent la clé pour saisir ces occasions. Si vous retardez constamment votre formation, vous pourriez passer à côté de chances qui ne se présenteront pas une seconde fois.

En conclusion, chercher le “moment parfait” est une quête sans fin. Il est essentiel de reconnaître que la perfection est une illusion, et que le meilleur moment pour investir en soi, c’est maintenant. L’apprentissage est un voyage, et chaque étape, aussi petite soit-elle, nous rapproche de nos objectifs et ambitions.

3. L’attente alimente le doute

Quand nous repoussons constamment nos plans de formation sous prétexte d’attendre le bon moment, nous alimentons, sans le savoir, un cercle vicieux de doute et d’insécurité. Cette procrastination peut avoir des répercussions plus profondes qu’on ne le pense sur notre confiance en nous et notre vision du succès. Voici comment :

  • Le temps amplifie les craintes. Plus nous attendons, plus nos inquiétudes ont le temps de croître. Ce qui aurait pu être un petit souci concernant la pertinence d’une formation peut, avec le temps, se transformer en une peur paralysante de l’échec. Le simple fait de reporter peut nourrir cette peur jusqu’à ce qu’elle devienne un obstacle majeur à l’action.
  • L’auto-sabotage s’installe. En repoussant continuellement, nous envoyons un message subtil à notre subconscient : peut-être que nous ne sommes pas vraiment prêts, ou pire, peut-être que nous ne sommes pas à la hauteur. Ces pensées auto-saboteuses peuvent miner notre estime de soi et nous rendre réticents à saisir d’autres opportunités, même en dehors du domaine de la formation.
  • La comparaison devient toxique. L’ère des médias sociaux nous expose constamment aux réussites des autres. Si nous sommes déjà en proie au doute à cause de notre tendance à repousser nos plans de formation, voir d’autres progresser peut nous faire sentir encore plus à la traîne. Au lieu de s’inspirer du succès des autres, nous risquons de le voir comme un rappel de nos propres “manquements”.
  • Les compétences deviennent obsolètes. Dans un monde en rapide évolution, attendre peut signifier que les compétences que nous avions initialement l’intention d’acquérir deviennent moins pertinentes ou obsolètes. Ce retard peut alimenter encore plus le doute : avons-nous vraiment le flair pour repérer les compétences pertinentes ?
  • La paralysie par l’analyse. Attendre le moment “parfait” peut souvent conduire à une sur-analyse. Nous pouvons passer des heures, des jours, voire des mois à évaluer et à revoir les différentes options de formation, à peser les pour et les contre, jusqu’à ce que nous soyons submergés par l’information et incapables de prendre une décision.

En reportant constamment nos ambitions, nous donnons au doute la possibilité de s’enraciner et de croître. Chaque jour d’attente est une opportunité pour le doute de s’insinuer un peu plus dans notre esprit, sapant notre confiance et notre détermination. Pour briser ce cycle, il est essentiel d’agir. Comme le dit si bien l’adage : “L’action élimine le doute”.

4. La formation est un investissement, pas une dépense

Dans la dynamique du monde professionnel d’aujourd’hui, l’apprentissage continu est non seulement un avantage, mais souvent une nécessité. Cependant, l’un des plus grands freins que rencontrent de nombreux individus ou entreprises est la perception de la formation comme une simple dépense plutôt que comme un investissement stratégique. Cette perspective nécessite un ajustement, et voici pourquoi :

  • ROI sur le long terme. Investir dans la formation aujourd’hui signifie souvent récolter des bénéfices à long terme. Que vous soyez un individu cherchant à avancer dans votre carrière ou une entreprise cherchant à renforcer son équipe, chaque compétence acquise ou affinée augmente la valeur intrinsèque de l’apprenant. Cette valeur se traduit souvent par une meilleure performance au travail, une plus grande adaptabilité aux changements, et une capacité accrue à innover.
  • S’adapter à un marché en constante évolution. Les industries évoluent et avec elles, les compétences nécessaires pour y réussir. Voir la formation comme un investissement permet d’anticiper ces changements et d’assurer que vous ou votre équipe restez compétitifs, évitant ainsi l’obsolescence professionnelle.
  • Financements en constante évolution. Les opportunités de financement pour la formation changent souvent, avec de nouvelles réformes, décrets, et initiatives. Ce qui est financièrement accessible aujourd’hui peut ne pas l’être demain. Par exemple, certaines subventions ou crédits pour la formation peuvent être disponibles pendant une période limitée et ne plus être offerts par la suite. Attendre le “bon moment” pourrait signifier manquer ces opportunités, rendant l’investissement initial potentiellement plus onéreux à l’avenir.
  • Le coût de l’inaction. En termes simples, ne pas se former peut coûter plus cher à long terme que de s’engager dans une formation aujourd’hui. Les lacunes en matière de compétences, la baisse de productivité, ou le manque d’innovation peuvent avoir des coûts cachés, souvent supérieurs au coût initial de la formation.
  • Préparation pour l’imprévu. Investir dans la formation, c’est aussi investir dans la préparation pour l’avenir. Dans un monde professionnel incertain, avoir une équipe formée et agile ou posséder personnellement une gamme variée de compétences peut faire la différence lors des défis imprévus.

La formation ne devrait pas être perçue comme une dépense superflue, mais plutôt comme un investissement essentiel pour l’avenir. Elle offre non seulement un avantage concurrentiel, mais garantit aussi une résilience et une préparation face aux incertitudes du futur. En fin de compte, le mantra à retenir est : “Ne remets pas à demain ce qui peut te propulser aujourd’hui.”

5. La procrastination : un ennemi insidieux

Procrastiner, ou remettre à plus tard, est un comportement humain courant. Qui, à un moment ou à un autre, n’a pas remis à demain ce qu’il pourrait faire aujourd’hui? Cependant, lorsqu’il s’agit de notre développement personnel et professionnel, la procrastination peut devenir un ennemi réellement pernicieux, entravant notre potentiel et limitant notre croissance.

  • Origines psychologiques. La procrastination n’est pas simplement une question de paresse. Souvent, elle prend racine dans des peurs profondes : peur de l’échec, peur du jugement, voire peur du succès. Ces appréhensions peuvent nous amener à éviter les situations où nous pourrions être mis à l’épreuve, comme une formation où nous pourrions découvrir nos lacunes.
  • Le coût du temps perdu. Chaque jour, semaine ou mois que l’on reporte une formation, c’est une opportunité manquée d’acquérir de nouvelles compétences, d’élargir notre réseau ou d’accéder à de nouvelles opportunités professionnelles. Le temps est une ressource non renouvelable, et chaque moment de procrastination est du temps que nous ne pourrons jamais récupérer.
  • L’impact sur l’estime de soi. Remettre constamment à plus tard peut entraîner une baisse de confiance en soi. Non seulement nous n’avons pas avancé, mais nous portons également le poids de la culpabilité de ne pas avoir agi. Cette baisse de moral peut, à son tour, renforcer le cycle de la procrastination, rendant encore plus difficile la prise d’initiatives futures.
  • L’illusion du futur “plus simple”. Une raison courante de procrastination est la croyance que le futur sera plus propice ou moins chargé. Or, la vérité est que la vie est imprévisible. Attendre un moment “idéal” peut se traduire par une attente indéfinie.
  • Rupture du momentum. L’impulsion initiale pour se former, souvent alimentée par l’enthousiasme et la motivation, peut s’estomper avec le temps. Plus on attend, plus il est difficile de retrouver cette énergie initiale, rendant l’action future plus lourde et plus intimidante.

Face à la procrastination, la première étape est la reconnaissance. Admettre que c’est un problème est essentiel pour commencer à le combattre. Ensuite, il s’agit d’établir des priorités claires, de fixer des échéances et de rechercher un soutien, qu’il soit professionnel ou personnel. En fin de compte, chaque action, même petite, vers le développement et la formation est une victoire contre cette tendance insidieuse.

Conclusion : Le pouvoir de l’action immédiate

Vivre à une époque d’évolution rapide et constante nous impose une exigence de flexibilité et d’adaptation. Dans ce contexte, la formation continue se présente comme une boussole, nous guidant à travers les territoires changeants du monde professionnel. Cependant, malgré les opportunités abondantes, beaucoup d’entre nous tombent dans le piège de l’attente, espérant ce fameux “bon moment” pour se lancer.

Mais comme nous l’avons vu, cette attente peut être notre plus grande entrave. Le monde n’attend pas et continue de tourner, transformant chaque seconde d’inaction en une opportunité perdue. La recherche d’un moment parfait est non seulement futile mais aussi contre-productive, car elle occulte le fait que chaque jour est une chance d’apprendre et de croître. Plus insidieuse est la menace de la procrastination, cette tendance à repousser, qui peut nous coûter non seulement en opportunités mais aussi en estime de soi. Et même lorsque nous considérons la formation comme une dépense plutôt qu’un investissement, nous négligeons de voir que les paysages financiers et réglementaires changent, et que ce qui est accessible aujourd’hui pourrait ne pas l’être demain.

Face à ces réalités, il est impératif de reconnaître la valeur et l’urgence de l’action immédiate. En embrassant l’apprentissage continu, en se lançant sans attendre dans des formations pertinentes, nous investissons en nous-mêmes, renforçons notre résilience professionnelle et personnelle, et nous préparons à naviguer avec succès dans le futur incertain qui nous attend. En fin de compte, le “bon moment” pour se former, c’est maintenant.

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